Logiciels libres, IA et grandes plateformes : revue de presse

Copyright Patrick Chappatte (avec son aimable autorisation)

Ce printemps a été particulièrement foisonnant en matière de nouvelles en lien avec les logiciels libres, les grandes plateformes dominantes et bien sûr l’IA et la situation géopolitique. Toutes ne sont pas positives, hélas, mais on sent comme un vent nouveau et des réactions prometteuses de certains États, collectivités publiques ou médias.

  • Notons pour commencer la décision du Danemark de renoncer aux produits de Microsoft au profit de logiciels libres comme Libre Office et un système d’exploitation GNU/Linux. Si cette nouvelle a de quoi réjouir les défenseur·euses des logiciels libres, on comprend bien que cette décision est éminemment politique, compte tenu des tensions géopolitiques inédites avec les États-Unis. On comprend également en filigrane que si cet État a pris une telle décision, c’est que les liens de collaboration et de dépendance entre le gouvernement étasunien et Microsoft sont établis.
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  • Dans le même mouvement, un land allemand décide lui aussi de faire le pas vers les logiciels libres. En avril 2024, la province du Schleswig-Holstein a annoncé la migration de 30 000 postes de travail vers Linux, d’ici 2027. La ville de Lyon prévoit également d’abandonner Windows au profit de GNU/Linux et OnlyOffice.
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  • Dans le sens inverse, le gouvernement genevois est critiqué pour avoir décidé de renforcer sa collaboration avec Microsoft, sans en référer au Parlement. Cette opacité pourrait s’expliquer par une grande dépendance aux logiciels de cet éditeur d’une part et d’autre part, par un manque pattant de volonté politique. C’est d’autant plus incohérent que le Grand Conseil a, en parallèle, soutenu la pétition « Pour le respect de l’intégrité numérique dans l’éducation par l’État de Genève », lancée par l’association RUNE-Genève.
    Sources :
  • Concernant les liens troubles entre les grandes plateformes technologiques et des États aux pratiques inhumaines, l’agence Reuters publie un article mettant en exergue les liens de collaboration étroits entre Amazon, Google, IBM et Microsoft avec l’État d’Israel dans le cadre de son opération de destruction massive à Gaza. L’article mentionne notamment : « Technology giants Alphabet (Google), Amazon, Microsoft, and IBM, were named as central to Israel’s surveillance apparatus and the ongoing Gaza destruction. » . Ces liens de collaboration entre l’État d’Israel et les grandes plateformes avait déjà été rapportés par différents médias en 2024.
    Si on remonte plus loin dans le passé, on peut se rappeler qu’IBM avait collaboré étroitement avec l’Allemagne nazie, notamment dans son entreprise d’extermination des juifs. Ce type de partenariats n’est donc pas nouveau, hélas.
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  • Enfin, et concernant l’IA, de plus en plus de sources attestent du caractère énergivore de cette technologie. Elle entre en concurrence avec d’autres usages prioritaires et amène le réseau électrique au bord de l’effondrement.
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