La dévoration numérique : entretien passionnant sur la RTS
La RTS diffusait le samedi 26 février 2022 son émission Egosystème avec pour thème : « La dévoration numérique » . Il s’agit également du titre d’un livre :
La dévoration numérique
Coécrit par Dr. François Ansermet, professeur honoraire de pédopsychiatrie à l’Université de Genève et Dr. François Forestier, médecin hématologue, aux éditions Odile Jacob.
Le monde numérique actuel sollicite notre attention et notre cerveau à tel point que le moment présent devient prédominant et empêche une forme de prise de recul par l’analyse et la réflexion, que ce soit du passé et de l’histoire ou pour construire un avenir dans lequel on peut se projeter. Le numérique atrophie également le lien social, la relation entre plusieurs individus, en vrai. Ce lien peut certes être simulé par le numérique, mais seulement simulé, avec des apports particulièrement pauvres en comparaison d’une relation réelle « en présentiel » et surtout avec des travers sournois, comme la dépendance progressive à ces outils.
« Avec les réseaux sociaux, avec le numérique, on a peut-être une servitude volontaire à son insu », dit l’un des deux auteurs.
La discussion aborde de nombreux sujets dont le transhumanisme.
Nous vous recommandons vivement l’écoute de cette émission. Ne sautez pas les pauses musicales, elles sont également dans le thème (notamment la première à 10:37, par Angèle et la dernière à 51:30, par Stromae).
Cette problématique est également abordée dans un autre livre passionnant :
Le bug humain
De Sébastien Bohler, aux éditions Pocket.
L’auteur est docteur en neuroscience et décortique avec un certain humour caustique, le fonctionnement du cerveau et en particulier du striatum, cette glande responsable du circuit de la récompense via la dopamine et accessoirement responsable de la survie de notre espèce au cours des derniers millénaires. Le bug, c’est qu’elle se révèle fort démunie pour affronter les défis actuels (urgence climatique, modèle économique insoutenable, crise énergétique, raréfaction des ressources…).
Avec cet ouvrage, on comprend mieux les dangers du numérique, notamment des réseaux sociaux et des jeux vidéos.
Conclusion
Tout n’est pas perdu, bien sûr, même si ces thèmes sont parfois anxiogènes ! Cela nous incite à rester vigilants et à agir concrètement pour réduire notre dépendance au numérique et avoir un réel esprit critique. Le numérique n’est pas bon ou mauvais en soi. Il s’agit d’en user avec modération et de bien sélectionner les domaines qui tirent parti de ses avantages avec des effets négatifs (sociaux, environnementaux) les plus faibles possibles.