Quand des eurodéputés s’engagent en faveur des logiciels libres

source : https://www.partipirate.org/Quand-des-eurodeputes-s-engagent

Le magazine allemand « Linux Magazin » a publié il y a quelques jours un article retraçant les efforts des deux eurodéputés fraichement élus Max Andersson et Julia Reda afin d’imposer les logiciels libres dans le fonctionnement quotidien des institutions européennes. Nous vous proposons une traduction de cet article.

Dans une question officielle à la commission européenne, l’eurodéputé suédois Max Andersson (Vert) demande quand l’union européenne migrera pour de bon vers le standard de document libre ODF. Cette question s’inscrit dans le cadre de toute une série de requêtes sur les logiciels libres, que Andersson – en coopération avec des collègues comme la pirate allemande Julia Reda – essaie de faire passer.

« ODF serait d’une grande utilité pour les citoyens britanniques » cite Andersson dans sa question écrite à la commission européenne en s’appuyant sur la récente décision du gouvernement britannique, avec laquelle il légitime le rejet des formats propriétaires de Microsoft.

Le suédois exige un positionnement, si et quand la commission envisage – le cas échéant – de s’orienter vers le format de document ouvert ODF, que ce soit pour la communication interne ou externe. La question cite deux études pour illustrer les nombreux problèmes, risques et incompatibilités, que l’alternative propriétaire QOXML de Microsoft apporte avec elle, avant tout dans le domaine de la durabilité, et en particulier de l’archivage des documents.

 Plus de support, élaboration de AT4AM

Plusieurs requêtes ont été lancées simultanément, puisque Andersson les a posées conjointement avec la pirate allemande Julia Reda. JoinUP – L’observatoire de l’open-source de la commission européenne – rapporte par exemple la proposition de soutenir plus fortement la communauté des logiciels libres, afin d’augmenter la qualité et la sécurité des outils utilisés par le Parlement (suite à la découverte de la faille Heartbleed).

En outre le projet AT4AMun logiciel open source du parlement européen, qui sert au contrôle des versions et à la coopération lors de l’élaboration des textes de lois – doit être renforcé. « Les communautés des logiciels open source et les institutions publiques poursuivent pourtant les mêmes buts » explique Reda. Une autre de ses motions prévoit d’encourager les imprimantes 3d dans les bibliothèques publiques et de créer des plateformes publiques d’échanges pour les fichiers 3d.

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Julia Reda, eurodéputée du Parti pirate, lutte pour l’open source

 L’open source doit être fondamentalement encouragé

Lors de l’entretien avec Linux Magazine, la pirate précise « si la politique s’occupe des technologies de sécurité, il s’agit principalement de surveillance ou de censure. Un gain de sécurité effectif n’est pas lié à ça pourtant. Au lieu de quoi les pouvoirs publics devraient plutôt encourager les technologies, qui améliorent en même temps la sécurité et l’autonomie des individus. »

Et c’est exactement le cas pour le logiciel open source. « C’est pourquoi j’ai proposé un projet pilote européen, avec lequel l’union européenne doit soutenir la communauté open source à hauteur de 2.3 millions d’euros pour des analyses de sécurité des logiciels libres« 

 Plus d’audit et d’attrait

L’encouragement a aussi pour but de faire participer plus d’individus au développement des logiciels open source : « des communautés actives comme celle des développeurs et développeuses de Linux doivent être soutenues par l’union européenne, pour que leur investissement puisse exercer des effets plus larges dans la société« . Il conviendrait aussi pour Reda – d’augmenter l’attrait pour les utilisations publiques, d’implémenter des logiciels libres. « la vérification du code renforce la confiance en la sécurité du logiciel« .

Julia Reda siège en tant que membre du parti pirate au parlement européen et travaille au sein des commissions : des droits, du marché intérieur et des pétitions, principalement sur les thèmes du droit d’auteur et du droit des biens immatériels, des standards ouverts et des télécommunications.