Ordiphone et environnement

La période est vraisemblablement propice aux questionnements quant à nos usages et consommation de numérique, notamment en matière de téléphonie. Au début septembre, l’entreprise Fairphone annonçait la sortie de la troisième version de son ordiphone éponyme. Dans la foulée, la RTS diffusait un sujet au téléjournal à propos de la sortie du téléphone éthique et réparable.

Comme mentionné dans ces différents articles, acheter un Fairphone 3 neuf n’est paradoxalement pas forcément durable. Cet acte militant est certes bien moins nuisible pour l’environnement que l’achat d’un autre ordiphone neuf (et a fortiori d’un téléphone à la pomme), mais cela reste un produit de haute technologie, gourmand en ressources et en énergie, et doté d’une durée de vie théorique de 5 ans seulement.

Les impacts du smartphone
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En juin de cette année sortait un guide fort bien réalisé, édité en France par l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie) et France Nature Environnement, intitulé « Les impacts du smartphone » .

Ce guide met en exergue toute une série de problèmes liés à l’usage d’un ordiphone, à commencer par les problèmes de cyberdépendance, pour ensuite traiter de la croissance démesurée du secteur, de l’obsolescence programmée caractérisée pour ces appareils, de la consommation excessive de ressources naturelles et d’énergie, ainsi que des effets délétères sur des populations de travailleur·euse·s exploité·e·s un peu partout sur la planète.

La dernière partie du guide se concentre sur les bonnes pratiques a adopter pour faire durer son ordiphone et éviter les pièges tendus par une publicité toujours plus agressive et intrusive.

Si le guide se révèle particulièrement bien fait sur l’analyse des impacts de la production et de l’usage d’un ordiphone sur l’environnement, il ne fait hélas que survoler les causes fondamentales qui engendre ces problèmes. La publicité est abordée, mais pas le capitalisme de surveillance, moteur économique composé notamment de la publicité ciblée, la récolte massive de données personnelles et l’incitation à la cyberdépendance par des procédés déloyaux de captation de l’attention des usager·ère·s.

Ce sujet a été magistralement bien traité dans la Revue Durable no 63, sorti en septembre de cette année. Nous vous recommandons la lecture du guide ci-dessus ainsi que du dossier de la Revue Durable.